Conseils d’épargne

Acheter en une seule fois toutes les valeurs d’un indice, que ce soit le CAC40, le S&P500 ou un autre : voilà la promesse des ETF. Ces fonds cotés en bourse permettent aux investisseurs d’accéder facilement à une large gamme de titres, comme des actions ou des obligations. Leur popularité repose sur trois piliers majeurs : leur simplicité, leurs coûts réduits et leur transparence. De quoi séduire, puisqu’en 2024, les ETF ont connu une ascension fulgurante. Selon Morningstar, les actifs sous gestion des ETF en Europe ont atteint 2 180 milliards d’euros à la fin de l’année, soit une hausse de 33 % par rapport à l’année précédente. Leur part de marché est passée de 26,51 % en novembre 2023 à 29,66 % en novembre 2024, confirmant leur place centrale dans les portefeuilles des investisseurs.

Pourquoi intégrer les ETF dans son allocation

Les ETF sont des fonds d’investissement cotés en bourse en continu. Ils sont le plus souvent assimilés à des « fonds indiciels », puisqu’ils visent à répliquer à l’identique la performance d’un indice boursier (par exemple le CAC40 ou le NASDAQ-100), que ce soit à la hausse ou à la baisse. Les ETF ont été créés pour répondre à l’idée que les marchés sont efficients par eux-mêmes à long terme, rendant inutile toute tentative par un gérant de les battre.Pour être le plus fidèle à la performance de l’indice suivi, les gérants vont soit acheter l’ensemble des titres qui le composent, soit sélectionner un échantillon représentatif, soit passer par des produits dérivés. Le but final : s’éloigner le moins possible de la performance de l’indice. On appelle cela un fonds d’investissement passif. 

En n’effectuant que de la gestion passive, les fonds indiciels permettent de limiter les frais liés aux analyses et aux arbitrages actifs : ils se passent de l’intervention d’un gérant, puisque nul besoin de prendre des décisions d’achat ou de vente en fonction des analyses du marché, des tendances économiques, et des perspectives des entreprises. En répliquant un indice, l’ETF suit mécaniquement son évolution, que ce soit à la hausse comme à la baisse. Résultat : les ETF affichent des frais de gestion nettement plus bas que les fonds traditionnels, oscillant en moyenne entre 0,1 % pour les ETF les plus simples et 0,8 % pour les moins standards, contre 0,50 % à 2 % pour la gestion active. Une différence pouvant sembler minime à court terme, mais elle pèse sur la durée : moins de frais signifie une meilleure performance nette pour l’investisseur.

Un univers d’opportunités

Le marché des ETF s’est considérablement enrichi ces dernières années, offrant aujourd’hui des opportunités d’investissement particulièrement vastes. Grâce à leur variété géographique et sectorielle, ainsi qu’à leur présence sur toutes les classes d’actifs (actions, obligations, matières premières, etc.), ils peuvent répondre à de nombreuses stratégies d’investissement diversifiées. Il existe par ailleurs une multitude de thématiques (intelligence artificielle, énergies renouvelables, santé etc.), permettant à chacun de cibler les secteurs qui correspondent le mieux à ses convictions. Toutefois, avant d’investir il est essentiel de prendre en compte le risque de concentration : certains indices, à l’image du Nasdaq-100, sont fortement exposés à quelques grandes capitalisations, ce qui peut accroître la volatilité du portefeuille si ces valeurs venaient à baisser. Par ailleurs, une partie significative du Nasdaq-100 se retrouve déjà dans le S&P 500, ce qui peut générer des doublons si l’on ne surveille pas la composition exacte des ETF sélectionnés. 

En reposant sur une gestion dite « passive », les ETF, au sens des fonds indiciels, répliquent à l’identique les fluctuations de l’indice visé : les hausses comme les baisses sont donc reproduites. Aussi il est important de diversifier non seulement les secteurs et zones géographiques, mais aussi les types de gestion, en ajoutant de la gestion active dans son portefeuille. À mi-chemin entre gestion passive et gestion active, les ETF innovent, avec les ETF actifs.

Les ETF actifs, une nouveauté pour dynamiser son portefeuille

Contrairement aux fonds indiciels qui répliquent mécaniquement un indice, les ETF actifs laissent une marge de manœuvre au gestionnaire. Ils permettent d’ajuster la composition du portefeuille en fonction des opportunités de marché. Le but : générer une performance supérieure à l’indice de référence. Pour booster la performance des indices, les ETF actifs ajustent les pondérations des titres. Le gestionnaire peut, par exemple, sous-pondérer une action jugée surévaluée ou, au contraire, renforcer sa position sur une valeur prometteuse. L’objectif est de générer un surplus de performance (alpha) tout en conservant les avantages structurels des ETF, comme leur liquidité, leur transparence, et leurs frais plus bas (bien qu’ils soient légèrement plus élevés pour payer la gestion). Cela fait des ETF actifs un placement hybride, entre actif et passif. 

La diversification ne s’entend pas uniquement en termes de classes d’actifs, mais aussi via la multiplicité des modes de gestion. En combinant fonds indiciels (gestion passive), ETF actifs et tout l’univers de la gestion active – y compris les gestions alternatives –, on optimise non seulement les coûts, mais on dispose aussi d’une large palette de stratégies pour s’adapter aux différentes configurations de marché.  Un équilibre qui permet tout autant de viser une croissance à long terme comme gérer des baisses ponctuelles et des retournements.