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Interview : Loi industrie verte, quels changements pour quels enjeux ?

Pourquoi est-il important de se concentrer sur la réindustrialisation verte en France ?

La nécessité d'atteindre une industrie verte et décarbonée repose sur trois constats. Premièrement, la France a subi une forte désindustrialisation ces cinquante dernières années, perdant plus de 2,5 millions d'emplois industriels et voyant la part de l'industrie dans le PIB chuter de 22% à 11%. Malgré les efforts de décarbonation depuis les années 90, l'industrie reste responsable de 20% des émissions nationales de gaz à effet de serre. De plus, les 50 sites industriels les plus polluants représentent 11% des émissions totales de gaz à effet de serre en France et 55% des émissions industrielles, tandis que les TPE, PME, et ETI en représentent 25%. Enfin, les récentes crises (Covid, guerres, évolutions géopolitiques) ont renforcé l'importance de la souveraineté dans les décisions politiques, influençant les stratégies industrielles.     
 

Quels sont les enjeux de la loi Industrie Verte ?

Face à la concurrence de nations comme la Chine avec son plan quinquennal et les États-Unis avec l’Inflation Reduction Act, qui investissent massivement dans des industries écologiques, l’Europe répond avec détermination. La France, par cette loi et fort d’un solde d’ouvertures d’usines positif ces dernières années, affirme son rôle de leader dans la réindustrialisation européenne. Ce renouveau industriel doit respecter les objectifs environnementaux, économiques et technologiques français et européens. L'Europe vise à devenir le premier continent neutre en carbone d'ici 2050, à réduire de 55 % les émissions de GES d'ici 2030, et à développer des technologies décarbonées et des projets ambitieux, tout en offrant une formation adaptée à ces nouveaux métiers et emplois. 

La loi Industrie Verte définit et priorise huit secteurs d’activités dotés de technologies favorables au développement durable et pour lesquels la France souhaite renforcer son industrie et sa souveraineté. Ces technologies sont par exemple les pompes à chaleur et matériaux isolants dans le bâtiment, les batteries et les véhicules électriques dans les transports, la capture et le stockage de carbone ou l’hydrogène vert dans l’industrie, les engrais organiques ou les biosolutions dans l’agriculture, les énergies renouvelables (solaire, éolien) dans l’énergie, les produits biosourcés comme les biocarburants, les matières premières comme la filière du bois ou encore les technologies de recyclage de matériaux. Quelques succès récents, comme l'usine de batteries Prologium à Dunkerque (5,2 milliards d’euros), l’extension de l’usine pharmaceutique de Novo Nordisk à Chartres (2 milliards d’euros) ou encore l'usine de panneaux solaires Holosolis en Moselle (700 millions d’euros et 2000 emplois), illustrent cette nouvelle dynamique industrielle.  

La France se distingue par son électricité décarbonée et compétitive, son écosystème industriel et technologique au cœur de l’Europe, un important maillage logistique et un soutien public significatif (ex : sommet Choose France avec un record de 56 projets d'entreprises pour 15 milliards d'euros d’investissements étrangers et 10 000 emplois prévus).    
 

Quels changements engendre cette Loi Industrie Verte ?

La loi Industrie verte entend répondre à ce double objectif environnemental et de souveraineté économique. Pour réussir cette transition, il faudra transformer les méthodes et les procédés de production, sur une période de trois décennies. La décarbonation de l'industrie est une opportunité économique et stratégique pour la France, qui veut devenir la destination privilégiée pour les industries décarbonées. Cela se fera par le développement de zones industrielles à faibles émissions de carbone, combinant électricité décarbonée et technologies avancées. La loi s'articule autour de deux axes : créer des industries vertes et décarboner l'industrie existante, en soutenant toutes les entreprises dans leur transition, indépendamment de leur secteur ou taille. Pour y arriver, quatre priorités sont dressées :

  • Faciliter le processus avec la réduction par deux des délais d’implantation, la réhabilitation de friches industrielles et la création de procédures simplifiées pour les projets d’intérêt national.
  • Favoriser les entreprises vertueuses par un label avec une orientation de la commande publique vers des produits respectueux de l’environnement et en conditionnant les aides publiques à des trajectoires vertueuses. A contrario, il est désormais possible d’exclure de la commande publique des entreprises qui ne satisfont pas aux obligations en matière de publication d’un bilan de GES et d’un plan de transition avec l’intégration dès juillet 2024 de critères environnementaux dans les marchés publics. Les marchés publics représentent plus de 150 Md€ par an en France, mais moins de 20% des marchés publics intègrent des considérations environnementales. L’objectif est d’atteindre 100% d’ici 2026.
  • Former avec la nécessité de renforcer la formation d’ingénieurs et de techniciens (énergie, informatique, agronomie) et d’accroitre la proximité entre acteurs industriels et académiques. Selon le ministère de l’Industrie, le secteur aura besoin de 1,3 million de travailleurs et travailleuses supplémentaires d’ici 10 ans.
  • Financer le soutien aux technologies vertes via un crédit d’impôt, en créant un indicateur climat des entreprises sous la supervision de la Banque de France, en subventionnant la décarbonation d’industries nouvelles et existantes et en mobilisant des fonds publics et privés pour soutenir l’industrie verte.


Comment les épargnants français peuvent-ils participer à cette transition tout en cherchant de la performance ?

Il est prévu de mobiliser davantage l’épargne privée des Français pour financer la transition écologique. Dans cet objectif, plusieurs initiatives ont été prises, que ce soit au niveau européen ou français. Un nouveau produit, le plan d’épargne avenir climat (PEAC), destiné aux moins de 21 ans, a été lancé depuis juillet 2024, visant à sensibiliser les jeunes à la transition écologique et favoriser l’éducation financière, avec un produit exonéré de toute imposition et contribution sociale. Par ailleurs, à partir d’octobre 2024, sur les contrats d’assurance vie et d’épargne retraite, les assureurs auront l’obligation d’investir une part minimale des fonds gérés en gestion pilotée sur des actifs non cotés en Bourse et axés sur l’écologie. Enfin, les référentiels encadrant les différents labels ou classifications évoluent régulièrement pour être de plus en plus exigeants, comme cela a été le cas pour le label ISR dont les critères ont été renforcés en 2024. Toutes ces évolutions montrent bien la volonté d’orienter l’épargne des Français vers l’industrie verte.


Comment contribuez-vous à cette transition chez Dorval et quelle solution d’investissement proposez-vous ? 

Chez Dorval, nous avons créé fin 2021 notre fonds Dorval European Climate Initiative, qui s’inscrit pleinement dans cette dynamique incarnée par la Loi Industrie Verte et l’ambition européenne de neutralité carbone à l’horizon 2050. Dorval European Climate Initiative est un fonds actions européennes de toutes tailles de capitalisation, SRI 4, SFDR 9 et bénéficiant du double label ISR et Greenfin. Il est éligible à la fois en assurance vie, en épargne retraite et au nouveau PEAC. En investissant dans les 8 éco-activités du label Greenfin, le fonds accompagne les entreprises européennes leaders dans la lutte contre le changement climatique, établissant ainsi un lien clair avec les domaines définis par la Loi Industrie Verte. Le fonds est géré avec une approche fondamentale, exigeante et qui combine macroéconomie, microéconomie, financier et extra-financier. Il a été récompensé à de multiples reprises depuis sa création, notamment lors des Trophées de la Finance Responsable réalisés en partenariat avec Carbon4 où le fonds a obtenu la 1ʳᵉ place dans la catégorie Actions à impact environnemental. Le fonds a réalisé une performance de près de 13% en 2023 et continue sur cette lancée en 2024.

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